Le patronage Saint-Joseph

 
La rue Saint-Laurent vers 1920. À l'avant-plan, le photographe a mis en évidence le portique d'entrée de l'hôpital militaire, vestige du XVème siècle de l'abbaye bénédictine de Saint-Laurent qui a donné son nom au quartier.

 
Les grilles et l'entrée que l'on connaît actuellement ont remplacé les bâtiments détruits par un V1 en 1944. Cliquez ici pour accéder à un autre site personnel détaillant le quartier Saint-Laurent et l'abbaye de Saint-laurent devenue domaine militaire.

 
La photo de gauche, prise au début du XXe siècle, nous montre le début de la rue Saint-Laurent du côté de la basilique Saint-Martin. Elle nous transporte au carrefour avec les rues Thier de la Fontaine et Publémont. Après les premières maisons de gauche, se trouve la propriété de la famille Berleur (la flèche), terrain devenu le parking de l'institut Saint-Laurent, comme on le voit sur la photo de droite.

Sur cette même photo, la chapelle que l'on aperçoit à l'arrière-plan droit est celle de l'ancien couvent Sainte-Agathe*.

* Fondé par des Sépulcrines en 1634, le couvent Sainte-Agathe est devenu la propriété de l'assistance publique à la suite des événements révolutionnaires de la fin du XVIIIe siècle. De 1847 à 1985, il a servi d'hospice pour femmes aliénées. Totalement rénovés, ces bâtiments abritent aujourd'hui le siège social du fournisseur d'énergie Lampiris, avec quelques appartements à l'étage.


  C'est en face de Sainte-Agathe que commence notre histoire à la naissance du XXe siècle. Il existe là, depuis 1864, un patronage dédié à saint Joseph.  En voici une représentation vers 1900, avec la salle des fêtes (1), le cercle des anciens (2), la chapelle (3), la cour de récréation (4) et la maison à rue (5) comportant un parloir, un bureau pour les maîtres et un logement pour l'aumônier :

 

  Ce patronage est l'œuvre de quelques notables catholiques liégeois, en tête desquels il convient de citer le baron Gaston de la Rousselière (médaillon ci-dessus).

  Il a été fondé pour s'occuper des enfants d'ouvriers, afin que ceux-ci deviennent « des hommes pieux, bons, des travailleurs sérieux, respectueux de la religion, de l'ordre et des règlements ».


  Le dimanche est bien sûr la journée essentielle. Outre les activités religieuses qui rythment la journée (messe du matin à 7 heures 30, grand-messe deux heures plus tard, angélus, cours de religion, salut, prières du soir), on organise des cours d’écriture, de lecture, de calcul, d’histoire, de géographie, de chant, le tout entrecoupé de jeux, à l’intérieur ou dans la cour de récréation.


 
La cour de récréation du patronage. Le bâtiment du fond comporte une chapelle à l'étage et une salle d'apprentissage au rez-de-chaussée.
 
Les bâtiments de l'institut Saint-Laurent, au même endroit, un siècle plus tard.


La salle de cours au rez-de-chaussée de la chapelle.

Les maîtres en 1913


 

 

                     
À l'extérieur, les jeunes font des cramignons, s'amusent au ballon, aux échasses


                     

          
À l'intérieur, ils jouent aux cartes, aux dames, au billard ; ils regardent des livres d'images ou assemblent des constructions


  En semaine, chaque soirée est consacrée à un objectif différent : l'étude du lundi (pour les enfants qui vont à l'école), la chorale du mardi, la société de gymnastique du mercredi et vendredi, le groupe théâtral du jeudi…

  Le patronage Saint-Joseph a aussi fondé une bibliothèque, une caisse d'épargne, ainsi qu'un cercle d'anciens, pour continuer de s'occuper dignement des apprentis devenus adultes :

          

  En 1902, le bâtiment à rue du patronage est détruit et remplacé par une « maison de famille » confiée à la gestion de pères salésiens. Il s'agit d'une pension servant à loger des ouvriers célibataires à un prix modeste tout en leur offrant des distractions agréables et utiles.

 

La « maison de famille » deviendra en 1920 un bâtiment de l'institut Saint-Laurent.

Le même endroit à l'aube du XXe siècle